Coupe du monde de hockey: pour l’Inde, le berceau du hockey mondial est à Bhubaneswar
La fédération indienne de hockey a mis les petits plats dans les grands pour accueillir la 14e édition de la Coupe du monde, qui se tient de mercredi jusqu’au 16 décembre à Bhubaneswar, la capitale de l’état d’Odisha, dans le sud-est de l’Inde.
À l’image de la cérémonie d’ouverture, célébrée avec grand fracas devant 40.000 personnes mardi soir autour du thème de l’« unité de l’humanité », l’Inde revendique sa position centrale du hockey mondial, si ce n’est même carrément se déclarer être « le berceau » de la discipline.
Si le hockey moderne est né en Angleterre vers 1850, il est vrai qu’il s’est surtout développé au sein des colonies britanniques présentes dans l’Empire des Indes au début du siècle dernier. Et les Indiens entendent bien marquer cette origine. Représentée à la tête de la fédération internationale (FIH) par son président Narinder Batra, l’Inde est omniprésente dans l’organisation des plus grands événements internationaux depuis quelques années. Coupe du monde 2010 et 2018, finale de la World League en 2014 et 2017, Coupe du monde juniors en 2016, le tout couvert par la chaîne indienne Star Sports qui possède les droits exclusifs sur les retransmissions télévisuelles.
« Le plus beau stade du monde »
Pour le président de la FIH, le stade Kalinga où se déroule la totalité du Mondial 2018 « est le plus beau du monde ». Doté d’une capacité de 15.000 places, il vient d’être totalement renouvelé. Tout est mis en place pour rendre la vie des joueurs, des délégations et de la presse la plus agréable possible. Un faste qui contraste étonnamment avec la pauvreté et l’insalubrité régnant dans la rue à quelques centaines de mètres de l’enceinte du stade. Pour motiver la population de la ville de Bhubaneswar (près d’un million d’habitants) à s’intéresser à la cérémonie d’ouverture, écoliers et fonctionnaires ont même reçu congé mardi. Mission réussie puisque le public est venu en nombre (sold out), attiré par la présence de quelques stars de Bollywood et le chanteur vedette AR Rahman, l’interprète de ’Jai Ho’, la chanson du film Slumdog Millionaire.
Les Red Lions, qui ont l’honneur d’ouvrir le tournoi mercredi midi contre le Canada, seront confrontés dès dimanche à la ferveur populaire du public indien à l’occasion de leur deuxième match du groupe C face à la 5e nation mondiale. En 2017, en quarts de finale de la finale de World League, les hommes de Shane McLeod avaient plié au terme d’une séance de shoot-outs à suspense, laissant le pays hôte filer dans le dernier carré. Le duel de dimanche ne sera pas décisif pour les Lions et leur objectif de médaille (le perdant aura toujours la possibilité de se qualifier pour les quarts via les barrages, ndlr), mais sera indicatif quant à leur capacité à résister à la pression d’un public entièrement dévoué à la cause de l’Inde.